Les voyages ont toujours été pour moi des moments de découvertes, de rencontres, de remises en question. Alors que je rentre du désert marocain où j’ai accompagné un groupe, je m’interroge : que pouvons-nous réellement découvrir en partant en voyage ?

Et vous ? Comment voyagez-vous ? Aimez-vous partir au bout du monde ? Vous sentez-vous habitant de la planète ? Touriste ? Explorateur ?
Préparez-vous votre itinéraire depuis chez vous ou aimez-vous vous laisser surprendre en improvisant avec les circonstances ? Voyagez-vous léger ? Sac à dos ou valise ?

La façon dont nous concevons le voyage en dit beaucoup sur la façon dont nous appréhendons notre existence.

Si tu veux te découvrir, pars faire le tour du monde,
et si tu veux découvrir le monde, plonge au cœur de toi-même, disait Teilhard de Chardin.

Chaque voyage nous en apprend un peu plus sur nous-mêmes et un peu plus sur le monde, pourvu que nous nous ouvrions à l’autre. Car un voyage change nos habitudes, nos certitudes, nos manières de vivre, de consommer, de nous déplacer, de manger, de nous vêtir, de danser. Il nous faut apprendre à ralentir, à accélérer, à nous adapter, à modifier notre confort, notre alimentation.

Notre intention au départ du voyage est essentielle… Espérons-nous « faire le Viêt-nam », « découvrir l’Indonésie », « partir sur les routes », « offrir quelque chose aux habitants » ?

Depuis une dizaine d’années que j’accompagne des groupes dans différentes régions du monde, j’ai pu réaliser à quel point le voyage intérieur est aussi important que la destination, et que, peu importe l’endroit choisi, le voyage est le chemin lui-même. C’est pourquoi on peut vivre des expériences très fortes en changeant de département, et ne rien changer de son comportement en partant au bout du monde. On appelle les chamans les voyageurs immobiles, car ils peuvent vivre toutes les expériences sans bouger de leur grotte. Tout est une question de posture.

Le pays est le maître extérieur.
Notre attitude est le maître intérieur.
La rencontre des deux forme le maître secret : le voyageur.

C’est donc autant à un voyage intérieur que nous invite le fait de prendre la route. Le voyage nous permet de rencontrer d’autres rythmes, d’autres croyances, d’autres mentalités, d’autres façons de se comporter, de se rencontrer, de se nourrir, de se déplacer.

Ces changements de rythme nous invitent à vérifier si nous sommes en sous-adaptation, à l’image de ce couple de Français demandant dans une petite échoppe balinaise s’ils avaient des croissants… Ou en suradaptation. À peine le pied posé au Mexique que vous croquez tous les insectes qu’on vous propose.

Si nous partons en voyage, c’est pour être nourris. Et paradoxalement, qu’est-ce qui nous nourrit davantage que d’offrir ? Que de nous délester de ce qui nous encombre ? Offrir du temps, offrir un partage, offrir son aide, offrir son ouverture de cœur.

Depuis quelque temps, les notions de voyage solidaire, de tourisme équitable, font leur apparition. Plutôt que de consommer le pays, le voyageur se propose de consacrer une partie de son temps pour apporter son aide.

Offrir quelques heures par jour dans une école ou dans un groupe d’alphabétisation.

Participer à un chantier pour reconstruire ou consolider des maisons, des dispensaires.

Apporter une expertise, échanger, créer.

Le voyage alors devient éthique, solidaire, trouve tout son sens.

J’aime préparer mon sac pour partir en voyage. Les pages de mon passeport sont pleines de tampons ! Je fais désormais ma valise rapidement en emportant le minimum pour me sentir léger et plus mobile. J’aime surtout rencontrer les hommes et les femmes et partager avec eux ce qui m’importe le plus. Je garde dans mon cœur les rencontres avec les chamans en Mongolie, avec les guérisseurs indonésiens, avec les maîtres tibétains, les hommes-médecine amérindiens ou les chamans du Maroc. C’est à leur contact, en étudiant attentivement leurs cultures, que j’ai découvert combien nous nous ressemblons. Souvent sur cette terre, nous aimons nous définir à partir de ce qui nous sépare : « je suis français », « je suis célibataire », « je suis breton », « de gauche », « musicien ». Plus les différences culturelles, sociales, religieuses sont fortes, plus il nous faut développer la tolérance, l’écoute attentive, le non-jugement. Aujourd’hui, j’aime surtout rencontrer les uns et les autres à partir de ce qui nous rassemble, ce qui nous réunit et ce qui nous ressemble.

Alors les voyages nous permettent de toucher à l’essentiel, au cœur de chacun.

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