Il y a quelques jours, l’Italie s’est émue du décès d’un jeune enfant après une otite qui a mal tourné. Ses parents le soignaient avec l’homéopathie. Différents médias se sont appuyés sur ce drame pour dénoncer l’irresponsabilité des parents ainsi que les dérives des médecines alternatives ou parallèles.

Dans le même temps, on estime en France à 150 000 chaque année le nombre d’hospitalisations suite à des effets secondaires des médicaments et environ 25 000 morts liées aux médicaments.

Le premier réflexe en cas d’accident est souvent de chercher un responsable. Qui est responsable des effets secondaires des médicaments ? Qui est responsable lorsqu’une personne décède avant d’être guérie ?

 Les laboratoires pharmaceutiques qui ne prennent pas suffisamment de précautions ? Les médecins trop confiants ? Ou les patients qui remettent leur santé à des tiers de façon trop systématique, qui demandent aux médecins de les soigner sans rien changer de leurs habitudes ?

Qui est responsable de la maladie, du décès, de la santé d’un patient ? Jusqu’où vont les limites de cette responsabilité ?

Les maîtres tibétains nous interrogent lorsque part un coup de couteau. Qui est responsable : la main de celui qui tenait le couteau, son coude, son bras ? Celui qui lui a vendu le couteau ? Celui qui l’a fabriqué ? Ceux qui ne sont pas intervenus ? Nous sommes tous trop interconnectés dans nos actes et dans nos paroles pour nous satisfaire d’une réponse caricaturale.

On se souvient de la réponse de Georgina Duffoix dans l’affaire du sang contaminé « Je me sens responsable, mais pas coupable ».

Les parents plus exposés

Les parents sont particulièrement exposés à cette notion de responsabilité. Ils sont responsables de leur propre santé comme de celle de leurs enfants mineurs. Et plus ils prennent une part active à la santé de leurs enfants, plus ils s’intéressent à l’alimentation, à l’automédication, aux médecines douces, plus ils exposent leur responsabilité. Lorsqu’un parent refuse de faire vacciner ses enfants parce que le vaccin contient des adjuvants toxiques, il s’appuie sur ses croyances, sur son expérience, sur son intuition, sur ses valeurs, sur son rapport à la santé. Il prend toujours un risque, qui est décuplé en cas d’accident, comme prend un risque celui qui refuse une chimiothérapie qu’il juge trop douloureuse ou inutile contre l’avis du médecin. Plus nous assumons nos responsabilités, plus nous prenons des risques.

Une approche chamanique de la guérison

Dans la médecine chamanique, la guérison s’appuie sur la trinité : le malade, le médecin et l’esprit de la guérison. Chacune de ces trois entités a besoin d’être prise en compte et interagit avec les deux autres. Pour les chamans, une maladie n’est jamais anodine. Elle n’arrive pas par hasard. Selon la loi de causalité, elle vient signaler un déséquilibre. Souvent, plusieurs signaux ont été envoyés, mais le patient ne les a pas entendus. La maladie apparaît alors comme un signal fort qui demande de prendre soin de soi, de son corps, de son cœur, de son âme. La maladie n’est pas une punition. C’est un esprit qui vient nous permettre de restaurer la trinité et la paix en nous.

La santé comme l’entend l’OMS, L’Organisation mondiale de la Santé n’est pas qu’une absence de maladie. C’est un « état global physique, émotionnel, psychique et relationnel qui dépasse l’absence de pathologie ».

L’OMS elle-même fait le lien entre le corps et l’esprit, et entre nous et les autres. Ainsi, notre alimentation bien sûr, mais aussi nos relations, notre cadre de vie, nos croyances vont jouer un rôle clé dans notre santé et dans notre guérison.
Les chamans nous invitent alors à être attentifs aux aliments dont nous nourrissons nos trois corps :

La Trinité – les trois corps de l’homme

L’être humain est un être tricérébral. Il est doté de trois intelligences : l’intelligence du corps, celle du cœur et celle de l’esprit.

 L’intelligence du corps est alimentée par nos nourritures physiques. Nous nous maintiendrons en bonne santé en cultivant une alimentation saine, vivante et bio (aujourd’hui, une tomate non bio contient vingt-sept produits phytosanitaires), mais aussi en mangeant en conscience, en intégrant le jeûne, en limitant les graisses, le sucre, en pratiquant un exercice.

 L’intelligence du cœur est alimentée par la qualité de nos émotions. À chaque fois que nous nous relions au beau, au tendre, au sensible, notre cœur s’ouvre et produit notamment de l’ocytocine, molécule de la guérison. Ouvrir son cœur, c’est réduire son stress et limiter les maladies cardiovasculaires.

 L’intelligence de l’esprit est alimentée par la méditation, le recueillement, les rituels, la prière. C’est l’intelligence qui nous permet de nous relier à une dimension supérieure. De nombreux liens ont été établis entre la pratique de la méditation et la guérison de nombreuses maladies.

Chaque émotion qui nous traverse psychiquement vient toucher un organe.
Ainsi, chaque organe est lié à une émotion.

 La colère est liée au foie.

La joie est liée au cœur.

Les soucis sont liés à la rate.

La tristesse est liée aux poumons.

La peur est liée aux reins.

C’est ce qu’explorent en détail les médecines chinoise et tibétaine qui intègrent toute une philosophie de vie pour se maintenir en santé. En pacifiant nos émotions, nous contribuons à la guérison de nos trois centres et de notre être tout entier.

Enfin, la méditation nous éclaire sur notre lien aux autres et nous aide à voir que nous nous nourrissons autant de ce que nous ingérons que de ce que nous produisons. Toutes les pensées toxiques, toutes les paroles négatives, agressives ou médisantes que nous prononçons vont agir sur notre organisme et l’intoxiquer.

Nos pensées agissent et ont une influence sur notre corps, sur notre santé et sur notre guérison. Toutes les paroles de paix, tous les actes d’amour nourrissent et stimulent nos organes, nos cellules, notre corps, notre cœur et notre esprit. La guérison devient alors une épreuve alchimique de transformation intérieure. La maladie est une opportunité pour beaucoup – très inconfortable, mais essentielle – pour retrouver une cohérence dans sa vie, un meilleur respect de soi, une ouverture à l’alimentation, au cadre de vie, à la santé émotionnelle et relationnelle.

Et si, en ouvrant notre cœur, nous pouvions nous relier à la beauté de l’humanité et offrir cette beauté autour de nous ?

La santé est liée à l’alimentation bien sûr, mais aussi à l’art de vivre. Guérir, ce n’est pas qu’éliminer une maladie, c’est retrouver la beauté de notre humanité.

Je vous souhaite, en maintenant cet art de vivre et la qualité de votre esprit, de vous maintenir en bonne santé.